Sud-Ouest,
3 février 2016
Sud-Ouest,
article paru le 2 juillet 2014
Sud-Ouest,
article paru le 20 avril 2013
Laurence Rival, viticultrice engagée en toute indépendance
La viticultrice de Singleyrac préside depuis peu les vignerons indépendants.
Depuis quelques semaines, Laurence Rival est la nouvelle présidente du Syndicat des vignerons indépendants. Elle succède à Christophe Geneste.
La jeune femme, qui exploite 20 hectares en AOC Bergerac et produit les quatre couleurs, est installée à Singleyrac, où, en 2001, elle a repris lexploitation de ses grands-parents, à la libération du fermage.
Mais Laurence Rival, au-delà de son engagement syndical, a derrière elle un parcours peu commun dans le vignoble bergeracois. Quand elle reprend la vigne familiale il y a 14 hectares, que ses grands-parents avaient mis en fermage. Elle décide donc de vendre le bar-tabac Le Marigny, quelle tenait à Bergerac, pour reprendre des études au lycée professionnel de La Brie, à Monbazillac. Changement radical de voie pour celle qui a également fréquenté quatre années durant la faculté dhistoire-géo à Bordeaux .
Aujourdhui, la propriété Château de Singleyrac sétend sur 20 hectares. « Elle ne va pas beaucoup évoluer, assure Laurence Rival. Ce nest pas intéressant pour moi davoir une plus grande surface, si je veux continuer à ne faire que de la vente en bouteille. »
Car la jeune femme tient à gérer toute sa chaîne, de la vigne aux rayons des supermarchés et des cavistes qui vendent son vin. « Il y a encore cinq ou six ans, je vendais encore un peu de vrac. Et puis jai fait en sorte de trouver mes marchés. Aujourdhui, un commercial sen occupe à plein-temps. Et lactivité sest développée, sans attendre le négoce. »
12 000 poules
Son métier, elle laborde « comme un autre ». « Nous sommes des artisans en quelque sorte. Tout gérer, cest un choix. On adhère ou pas. » « Ce qui me plaît, cest le travail du chai. Le moment le plus magique, cest quand on rentre la première remorque de raisin. Et puis, chaque année, la matière est différente. Il ny a pas de routine. »
Entre ses deux parcelles de vignes, elle possède également un poulailler qui abrite 12 000 poules pondeuses. « Je produis seulement, je ne les vends pas. Mais en cas de coup dur, comme en 2005 quand 95 % de mes vignes ont été détruites par la grêle, ça permet dassurer un revenu. »
Son engagement syndical au sein des vignerons indépendants est arrivé très vite après son installation. « Jai adhéré juste après la reprise, en 2001. Je suis entrée au conseil dadministration en 2003. Depuis cinq ans, jétais la trésorière. » Un nouveau rôle qui ne lui fait pas peur. « Jai toujours le même engagement. Japprends au fur et à mesure, je regarde comment font les autres. Et surtout, je ne suis pas toute seule. Jai un conseil qui mentoure, qui maide dans les décisions. Il y a vraiment une bonne équipe. »
110 adhérents
En tant que présidente, elle siège aux Fédérations régionale et nationale des vignerons indépendants. Cest à cet échelon que se traitent les dossiers syndicaux « purs », comme elle dit. Au niveau local, les dossiers ne manquent pas non plus. « Notre dernier gros travail a été la réforme de lAOC, explique Laurence Rival. Nous nous battons également, avec le CIVRB (Conseil interprofessionnel des vins de la région de Bergerac, NDLR) et la Fédération des vins du Bergeracois, pour que les prix du vrac restent les plus hauts possibles. Notre objectif est que de plus en plus de viticulteurs vivent bien de leur métier, que des exploitations soient reprises. » Sur le sud Dordogne, ils sont 110 à adhérer au syndicat. « Nous représentons, en surface, environ 30 % du vignoble bergeracois. »
Ladhésion aux vignerons indépendants fut comme une évidence, à lécouter. « Je cherchais un syndicat qui représente ma profession, qui soit apolitique et dont le seul objet soit la viticulture. Je ne voulais pas entrer dans un syndicat généraliste. Et puis jétais toute seule. Cest important de se regrouper. »
Il y a aussi ce petit logo, reconnaissable entre tous. « Il me permet aussi de me différencier des autres bouteilles. Celles produites par les coopératives, ou celles des vins de négoce. Les clients savent quils achètent un vin de petit producteur. Cest un état desprit. »
Le même qui la conduit donc à soccuper de sa production de A à Z. « Jadore la vigne, le chai. Mais la vente, ça nest pas mon métier. Les vignerons indépendants, par leurs circuits, leurs réseaux et les salons, nous aident dans ce domaine », sourit-elle.
Aujourdhui, le travail semble porter ses fruits. Son vin se vend bien. « Jai un bon rapport qualité prix », glisse-t-elle. Et il rencontre la reconnaissance de ses pairs. « Neuf fois sur dix, jobtiens des médailles aux concours auxquels je participe. Dernièrement, jai reçu à Lyon et à Blaye deux médailles dor pour mon rosé. »
Le Démocrate ,
article paru le 15 Avril 2009
3ème volet de notre série consacrée à des jeunes femmes… Partez
à la rencontre de Laurence Rival, très engagée dans le monde agricole.
Originaire de Bergerac, Laurence Rival réside aujourd’hui à Singleyrac. Elle est la seule femme du département à présider une coopérative
d’utilisation de matériel agricole. Il y a quelques années, elle te-nait un commerce dans la cité de Cyrano.
Après s’être inscrite en Deug (le premier niveau du 1er cycle universitaire) de géographie, Laurence réalise que ses études ne lui plaisent pas. Elle décide donc de retourner à Bergerac et de se lancer directement dans la vie active. C’est ainsi que pendant 4 ans, elle tiendra le bar-tabac le Marigny. En 2002, Laurence décide de vendre son commerce situé place de la République pour venir travailler sur l’exploitation familiale. Elle y donnait déjà un sérieux coup de main depuis 2001.
Advienne que pourra
«Mes parents partaient à la retraite et souhaitaient vendre. Je n’ai pas voulu me séparer de l’exploitation. Je n’ai pas éprouvé de craintes particulières à l’idée de changer de
direction» explique la jeune femme de 35 ans. Ce n’est pas le travail qui lui fait peur. Sur l’exploitation sont produits des céréales, du vin, auxquels s’ajoutent des ½ufs de poules
qui pondent en plein air (le bâtiment accueillant les volatiles a été construit en 2005).
Seule présidente d’une Cuma en Dordogne
Laurence trouve le temps de présider une coopérative d’utilisation de matériel agricole qui rassemble 53 adhérents (95% de viticulteurs). «Je la préside depuis un an. Personne ne voulait prendre la présidence, on m’a poussée à le faire. Je l’ai accepté parce que je sais que j’allais être suivie par tout un conseil d’administration» confie la viticultrice. Malgré toutes ces occupations, la jeune femme obtient un produit de qualité. Son vin, le Château Singleyrac, a obtenu une vingtaine de médailles dans les catégories vins secs et rosés.
En ce qui concerne les céréales, l’agricultrice opte pour la coopérative. Elle travaille avec Terres du sud dont elle siège au conseil d’administration. Sté-phanie adhère au syndicat des Vignerons indépendants. «Je pense que je consacre 20% de mon temps à l’action syndicale. Intellectuellement, ça m’intéresse, je trouve que c’est très enrichissant.»